Vrai et faux sur les injections esthétiques Les Boomeuses
Un matin, vous ne voyez plus qu’elle. Elle n’est pas forcément terrible, ni si moche, mais soudain vous vous dites que sans cette marque du temps, vous auriez l’air moins fatiguée, meilleure mine. Alors vous pensez aux injections de Botox® et d’acide hyaluronique.
Seulement, vous ne voulez pas ressembler à certaines personnes qui vous font dire en les voyant « mais c’est horrible, qu’est ce qu’elle s’est fait ! Elle était tellement mieux avant … » Avec tous les témoignages de femmes racontant leurs expériences désastreuses sur les forums, vous paniquez ! Quand, cerise sur le gâteau, Cameron Diaz affirme qu’elle regrette d’avoir abusé du Botox®, vous êtes vraiment perdue. Pourtant, les injections bien dosées et réalisées par un bon médecin ne sont pas censées vous transformer radicalement, ni même vous rajeunir à outrance, mais juste vous enlever cet air fatigué qui vous agace. Votre entourage ne doit même pas s’en apercevoir, mais juste admirer votre mine éclatante. Chaque femme ressent différemment le marquage du temps. Si certaines le vivent bien, d’autres seront obnubilées par une ride, et une fois atténuée, elles se sentiront mieux. Certaines ressentent le besoin d’adoucir une ride à une époque de leur vie, et 10 ans après, alors que celle-ci sera plus marquée, la garderont sans problème. Les Boomeuses a voulu faire le point sur le vrai et faux des injections esthétiques et les différentes techniques d’injections et les précautions à connaître avec une spécialiste, le docteur Anne Grand-Vincent, médecin esthétique, qui nous parle avec passion de son métier sans langue de bois.
En moyenne quel est l’âge de vos patientes ? Dr. Anne Grand-Vincent : En moyenne mes patientes ont entre 50 et 55 ans. Mais j’ai une patiente de 89 ans ; elle a commencé à venir à 80 ans. Les quelques femmes qui me consultent après 80 ans le font pour plaire à leurs petits-enfants, un amoureux plus jeune, ou avoir l’air moins fatiguée. Selon-vous à quel âge faut-il commencer ? Pour la toxine botulique pas avant 35/ 40 ans. Si on commence plus tôt, le produit pourra perdre de son efficacité plus tard quand les besoins seront pourtant plus présents Pour l’acide hyaluronique, il n’y a pas de contre-indication ; Si une ride gêne, pourquoi pas ?
Arrivez-vous à faire la différence entre des femmes qui viennent pour une demande justifiée, et celles qui viennent parce qu’elles ne s’aiment pas, ont des problèmes dans leur vie et pensent que les injections vont les aider ?
La demande doit toujours être analysée. Certaines femmes ne se voient pas comme elle sont réellement, elles portent sur elles un regard sévère et distordu qui leur font voir des choses qui n’existent pas. C’est pourquoi je suis une fervente opposante du miroir grossissant. La question primordiale à se poser, c’est si la personne, même après des injections, sera satisfaite, Il faut se méfier des femmes multi injectées qui ne trouveront finalement jamais satisfaction car le problème est ailleurs. Nous devons avoir un rôle de conseil et il faut que la personne ait confiance.
Que pensez-vous des injections ? Quelle différence entre la toxine botulique et l’acide hyaluronique ?
Je trouve ça très bien quand elles sont faites a bon escient. On va pouvoir redonner au visage un air reposé, une bonne mine. Que l’on parle de toxine botulique ou d’acide hyaluronique, on parle de 2 techniques très différentes.La toxine botulique ( communément appelé Botox®, mais qui en fait est un nom de marque) est utilisée pour le tiers supérieur du visage : pour la fameuse ride du lion (entre les sourcils) le front et les pattes d’oies.L’acide hyaluronique est utilisé pour le bas du visage et sa partie moyenne : les pommettes, la vallée des larmes, les lèvres ( afin atténuer les ridules ), le pli d’amertume et l’ovale du visage et le défroissage du menton Mais il faut analyser le visage avant de décider quel produit on va utiliser. Avec le temps, le visage se modifie subissant les lois de la pesanteur, et la peau garde la mémoire des plis créés par les mimiques. Il a tendance à se verticaliser et à laisser apparaître des zones de creux qui donnent une connotation souvent négative de tristesse, sévérité ou fatigue. Les injections vont permettre au visage de retrouver au visage un air plus serein, plus gai et défatigué sans toutefois le transformer.
Faut-il avoir peur des injections ? Quels sont les risques ?
La toxine Botulique répond à une législation très stricte de médicament, c’est donc un produit de confiance avec lequel, sil est bien utilisé, à la bonne dose et dans le bon muscle, il n’y aura pas de problèmes. Un problème esthétique, toujours transitoire, peut survenir si le produit est diffusé vers un muscle auquel il n’est pas destiné. Ce mauvais résultat ( sourcil ou paupière qui tombent ) sera facilement évité et disparaîtra au bout de 4 à 6 semaines. Et si la patiente n’aime pas le résultat obtenu elle retrouvera son état antérieur 3 à 6 mois plus tard maximum. L’acide hyaluronique, c’est différent. Il s’agit d’un implant. Il répond à la législation du dispositif médical, nettement mois strict que celle du médicament. Exceptionnellement certaines personnes feront un rejet du produit, nécessitant un traitement médical et impliquant l’interdiction d’être réinjectée. Ces problèmes sont plus à craindre chez des personnes ayant un terrain très allergique ou une pathologie auto immune. Chez elles de tests doivent être réalisés avant traitement pour minimaliser les risques. Il faut absolument se faire injecter des produits qui ont fait leur preuve depuis plusieurs années et ne pas utiliser le dernier produit à la mode.
Comment peut-on éviter les « lèvres de canard » que l’on voit parfois sur certaines femmes ?
Le résultat dépend de la technique et du savoir-faire du médecin, mais aussi de son sens esthétique. Attention, enlever toutes les petites ridules situées au dessus de la lèvre, peut entraîner un épaississement disgracieux. Donc, il vaut mieux parfois en laisser quelques unes.
Comment être sûr que l’on s’adresse au bon médecin ?
Le meilleur choix reste le bouche à oreille. Mais d’une femme à l’autre, ce choix sera différent. Car certaines rechercheront un médecin qui leur fasse un côté très lisse, très bombé, d’autres au contraire voudront quelque chose de plus naturel ; selon le sens esthétique du médecin, la demande sera traitée différemment. Mais surtout, il faut s’assurer que l’activité liée à l’esthétique représente 100 % de son activité. Que cela soit un expert en la matière. Peu importe sa spécialité ; à condition que cela soit son activité principale. Entre un médecin qui pratique 10 injections par jour et un qui en fait 10 par semaine, l’expérience et la pratique n’est pas la même. Ce qui est primordial, c’est d’avoir une absolue confiance en son médecin ; sinon, il ne faut pas se faire injecter. Il faut avoir confiance en son choix de produits, son sens esthétique, ses techniques.
Combien de temps dure un traitement et à quel rythme faut-il faire des injections ?
Avec l’acide hyaluronique, en moyenne un an ; sauf pour la lèvre où la durée est entre 6 et 8 mois. Avec la toxine botulique, on se situe entre 3 et 6 mois. Pour le comblement, l’idéal est d’en faire 1 fois par an et pour la toxine botulique, 2 fois par an en moyenne. Je pense que faire régulièrement des injections, est un moyen de se sentir bien. Si grâce aux injections, on a atteint son objectif de bien-être, il n’y a aucune raison d’arrêter. On se sent belle, dynamique, cela a aussi un vrai effet social. Dans une société très formatée, où l’aspect est important, avoir l’air plus jeune, moins fatigué, c’est important.
Selon vous, si on fait régulièrement des injections, peut-on retarder l’apparition des rides ?
Oui, incontestablement. Avec la toxine botulique, on bloque les muscles responsables des rides pendant plusieurs mois, et pendant ce temps, le fait de ne pas contracter les muscles empêchent les rides de se former. Même une fois le produit parti, les muscles gardent ce réflexe. Avec l’acide hyaluronique également, on constate une apparition plus lente des rides.
Interview réaliser par Arielle Granat